Vacances à l’étranger, est ce que ma carte vitale est suffisante ?

› 25 Août 23

Si la Carte européenne d’assurance maladie couvre certains frais médicaux au sein des pays de l’union européenne, la souscription d’une assurance voyage est vivement recommandée ailleurs dans le monde.

Faire un malaise, se fouler la cheville, subir une intoxication alimentaire… En voyage comme dans la vie quotidienne, nul n’est à l’abri d’une petite mésaventure. Si la Sécurité sociale couvre ces aléas lors de séjours en France, la question des frais médicaux se pose lors d’un voyage à l’étranger. Et selon que l’on voyage en Europe ou ailleurs dans le monde, les règles de prise en charge ne sont pas forcément les mêmes.

Voyage en Europe : que couvre la Sécurité sociale ?

La carte européenne d’assurance maladie permet de faire valoir ses droits à la Sécurité sociale française dans un État de l’Union européenne, en Norvège, au Liechtenstein, en Islande, en Suisse ou au Royaume-Uni. Elle est gratuite et est valable pendant 2 ans. Il faut prévoir un délai d’envoi de 15 jours pour la recevoir. Seuls les soins urgents, consécutifs à une maladie ou un accident inopiné, peuvent être pris en charge par ce biais. «Il s’agit des traitements qui vous évitent de rentrer en France pour vous faire soigner et vous permettent de terminer votre séjour dans des conditions médicales sûres». Les maladies chroniques ou préexistantes ainsi que la grossesse et l’accouchement sont également concernés.

Dans la plupart des cas, il n’y a pas d’avance de frais médicaux. La simple présentation de la carte auprès d’un professionnel de santé suffit à bénéficier de soins au même titre qu’un citoyen du pays visité.

Cependant, la gratuité n’est pas systématique comme le précise la Commission européenne  «Les systèmes de soins de santé étant différents d’un pays à l’autre, certains services dispensés gratuitement dans votre pays pourraient ne pas l’être ailleurs». Selon les destinations ou établissements de soins, il faut parfois avancer les frais et se les faire rembourser ensuite en faisant une demande sur le site la sécurité sociale en France et présenter les factures acquittées.

Voyage hors Europe : que couvre la Sécurité sociale ?

Comme son nom l’indique, la carte européenne ne fonctionne qu’au sein de l’UE et de l’EEE. En dehors de ces pays, les soins inopinés ou urgents peuvent tout de même être remboursés dans ceux ayant conclu un accord bilatéral avec l’Assurance maladie française. C’est le cas du Maroc, le Québec ou de la Turquie. 

Dans ce cas, il est nécessaire d’avancer les frais et de présenter, au retour en France, les justificatifs des dépenses de santé accompagnés du formulaire Cerfa n°12267 auprès de sa caisse d’Assurance maladie. Attention, le remboursement n’est pas automatique. «Au vu des justificatifs, l’Assurance maladie appréciera si vous étiez ou non dans une situation d’urgence et, selon le cas, accordera ou non le remboursement de vos soins. En cas d’accord, les soins sont remboursés sur la base et dans la limite des tarifs forfaitaires français en vigueur (et non pas sur la base de vos dépenses réelles)». Précision importante : «en cas de refus, aucune contestation n’est possible».

Pour les voyages en dehors de l’Europe il est prudent de souscrire une assurance voyage spécifique ou de s’assurer que l’on dispose déjà d’une assurance de ce type. C’est ce que recommande le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale (Cleiss). «Le contrat doit être adapté aux coûts réels des frais de santé pratiqués dans le pays de séjour.» Autrement dit, on ne choisira pas la même couverture selon que l’on séjourne en Afrique ou dans un pays au coût de la vie élevé comme les États-Unis ou le Canada.

Avantage des assurances voyage : elles prennent en charge à la fois les soins, le séjour à l’hôpital et les frais de rapatriement tout en couvrant des risques hors santé (location de voiture, responsabilité civile, bagages perdus, etc.). En cas d’hospitalisation, elles peuvent parfois couvrir les frais de déplacement et l’hébergement d’un parent proche qui doit venir au chevet du malade.